Le maître d’ouvrage pourrait-il apporter des précisions sur le trafic attendu, dans toutes ses composantes, à l’horizon 2030, car des flous et des incohérences apparaissent dans le dossier ?
Dans son dossier (page 70) Vinci affiche une croissance annuelle du trafic VL de 1,05 % et de 1,38 % pour les PL. De même page 88 il est affiché « une augmentation importante des déplacements à l’horizon 2030 ». Dans l’expertise TTK (page 12) il est précisé que Modely ne peut prendre en compte le trafic de transit et la limitation à 70 km/h de l’axe M6/M7 dans de bonnes conditions et il est considéré dans les calculs un report d’office de 15 000 v/j de transit vers l’A46 Sud. Dans ces conditions, comment le dossier peut-il afficher (page 87) un TMJO en 2030 de 100 000 v/j au nord du BUS (soit un trafic identique à aujourd’hui) et de 68 000 (soit moins de 10 000 v/j de plus qu’aujourd’hui) au Sud du BUS.
Visiblement Modely est une boite noire pour le citoyen lambda dont on ne sait rien sur les données d’entrée. Ce que l’on comprend c’est qu’il a été conçu pour la métropole et ses déplacements urbains et qu’il a été validé pour cela. Par contre on peut se poser la question de savoir s’il est bien adapté pour l’A46 Sud, qui rappelons-le est avant tout (réglementairement et hiérarchiquement) une autoroute Européenne (E15 et E70). A ce titre elle doit répondre aux exigences, notamment de fluidité, définies dans l’annexe 2 des accords Européen de 2016. Les SCOT des communautés de commune « Nord Isère » et « des rives du Rhône », dont la population doit croître d’ici 2030 et dont 50 % des actifs travaillent sur la métropole, ne semble pas pris en compte par Modely. On notera que l’on a aucune information sur le périmètre pris en compte dans Modely. Pour des questions de transparence et de compréhension (et donc de communication), n’aurait-il pas été plus judicieux de calculer « les temps gênés » sur la base d’autres notes comme celles du SETRA, dont celle n°5 de juillet 2009, qui tiennent compte dans leurs formules du type d’autoroute. A titre d’exemple l’étude de trafic par EGIS, pour le compte de COFIROUTE (Vinci Autoroutes) et concernant l’élargissement de l’A10 (E5) entre VEIGNE et POITIERS Sud, et qui s’appuie sur les notes SETRA, semblent plus accessible. Enfin Modely ne semble pas prendre en compte « l’effet aspirateur » ou plus scientifiquement le paradoxe de BRAESS, alors que ce phénomène existe bien. A titre d’exemple, pour l’A9 dans la traversée de Montpellier qui est passé de 2 x 3 voies en 2016 à 4 x 3 voies en 2017 (ajout de l’A709 et redistribution des échangeurs), son trafic est passé de 119 500 v/j (TMJA) en 2016 à 126 700 en 2018 (avec A709) et 132 700 en 2019 (source DREAL Occitanie) soit au total 11,05 % (13 200 v/j) de plus entre avant et après les travaux. Enfin page 59 et 79 il est fait référence à un modèle de trafic A46 Sud dont on ne sait rien.
Réponse
Bonjour,
Nous vous remercions de votre question.
L’utilisation de l’outil MODELY (modèle multimodal des déplacements de l’aire urbaine de Lyon) partagé par l’État, la Métropole, le SYTRAL (Syndicat Mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise ) et la Région Auvergne Rhône-Alpes, pour les études trafic de l’A46 Sud est unanimement reconnu par les acteurs de la mobilité comme l’outil le plus pertinent dans l’aire urbaine lyonnaise.
Ces études, établies par des bureaux d’études spécialisés, ont fait l’objet de différents contrôles ainsi que d’une contre expertise indépendante mandatée par la CNDP (Commission nationale du débat public) confirmant sa robustesse.
Concernant les réponses apportées précédemment dans le cadre de cette concertation, nous confirmons la réponse faite sur les trafic de transit sous fourvière, c’est à dire : « Concernant le trafic de transit, c’est à dire le trafic qui a pour origine et destination des lieux extérieurs au périmètre du modèle MODELY, en trafic moyen journalier annuel, année de référence 2016, ce trafic est de 4% des véhicules passant sous Fourvière sur M6/M7 et 0,5% sur le périphérique entre A42 et A43. Pour A46 Sud, le pourcentage est compris entre 18% et 35% en fonction des section. Ces données sont présentées page 59 du dossier de concertation. »
Cordialement,
L’équipe projet A46 Sud