Pourquoi un projet routier aujourd'hui
Aujourd'hui les évènements de l'été (incendie records, inondations jamais vues, sécheresses du siècles) nous rappellent cruellement que nous devrions commencer à prendre au sérieux les alertes du GIEC.
Depuis 1990, nous savons qu'il y a un problème. En pourtant rien n'a changé. On continue à construire des autoroutes, des aéroports, à élargir les autoroutes encore et toujours. On consomme toujours autant de pétrole, les maigres gains d'efficacité moteur arrachés par les ingénieurs sont immédiatement réinvestis dans des voitures plus hautes, plus lourdes, plus larges, plus puissantes, plus climatisées, plus rapides, plus confortables pour parcourir toujours plus de kilomètres.
Et on continue à "prévoir" des situations où le trafic routier augmente, pour ensuite justifier de l'"obligation" de construire des autoroutes permettant de faire augmenter ce trafic. L'oeuf et la poule...
Ma question est simple: comment se fait-il qu'à l'heure de l'urgence climatique on trouve 250M€ pour augmenter encore les débits de camions et de voitures, et qu'on ne trouve pas un seul centime pour le projet "noeud ferroviaire Lyonnais", pourtant théoriquement priorité nationale ?
Merci d'avance pour votre réponse.
Réponse
Bonjour,
Nous vous remercions de votre question.
L’État porte une ambition forte en matière de développement du fret ferroviaire Ainsi, le ministre des Transports a annoncé le13 septembre 2021 un nouveau plan de soutien au fret ferroviaire de 170 M€ tous les ans jusqu’en 2024. Inscrits dans le projet de loi de finances 2021, ces 170 millions d’euros d’aide à l’exploitation se rapportent à :
•la prise en charge à hauteur de 50 % des péages dus par les opérateurs de fret à SNCF Réseau ;
•70 M€ pour les wagons isolés ; •47 M€ pour l’exploitation des services de transport combiné ;
•15 M€ pour les autoroutes ferroviaires.
Ce soutien à l’exploitation sera pérennisé sur les trois prochaines années pour soutenir les opérateurs. C’est un engagement fort et inédit.
La stratégie nationale comprend 72 mesures et vise le doublement de la part modale du fret ferroviaire d’ici à 2030. Cet objectif est notamment inscrit pour la loi climat et résilience.
Cette stratégie vise à répondre à quatre enjeux majeurs :
•assurer la viabilité des services et la pérennité du modèle économique des opérateurs de fret ferroviaire ;
•améliorer la qualité de service fournie par SNCF Réseau ;
•renforcer la performance des infrastructures permettant le développement du fret ferroviaire ;
•développer la coordination avec le portuaire et le fluvial.
Les éléments de la stratégie fret sont disponibles au lien suivant: https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/210909_Strategie_developpement_fret_ferroviaire.pdf
À ces mesures s’ajoutent 4,7 Mds € du plan de relance qui seront mobilisés pour améliorer la qualité du réseau ferroviaire afin d’augmenter l’offre de trains dans ses différents usages :
•régénérer et moderniser le réseau national le plus utilisé ;
•réinvestir, avec les régions, dans les lignes de desserte fine du territoire ;
•redévelopper des offres de trains de nuit ;
•investir dans les infrastructures permettant le développement du fret ferroviaire.
Par ailleurs, le projet de l’étoile ferroviaire lyonnaise est bien mené en parallèle de celui de l’A46 Sud. Les études en cours sur cette étoile vont permettre de définir un premier programme de travaux sur la période 2025-2035, afin de permettre notamment l’augmentation de l’offre ferroviaire dans le péri-urbain de l’agglomération lyonnaise.
Cordialement,
L’équipe projet A46 Sud